Harry Potter
Grâce au CRILJ orléanais, toujours aussi efficace, voici les infos que nous pouvons avoir sur le nouveau site Harry Potter:
Une plate-forme interactive
consacrée à l'univers d'Harry Potter
Promise depuis près d'un an, la nouvelle plate-forme interactive consacrée à l'univers d'Harry Potter vient d'ouvrir ses portes au grand public. La magie est-elle au rendez-vous ?
Son inauguration était prévue pour octobre 2011 mais, à la suite de nombreux problèmes logistiques, le site Pottermore.com n'a finalement été lancé officiellement -et très discrètement- que ce week-end (une version Beta était en test, depuis février, pour un cercle restreint d'heureux élus).
J.K. Rowling avait annoncé "quelque chose d'unique", "une expérience de lecture en ligne à nulle autre pareille", "le lieu où les fans de tous âges" pourraient "partager, participer et redécouvrir" le monde d'Harry Potter. Pottermore tient-il ses promesses ? Pour s'en rendre compte, Le Figaro s'est plongé dans l'expérience imaginée par la maman du petit sorcier à lunettes rondes.
Êtes-vous magique?
Au premier abord, le site internet -actuellement disponible en cinq langues, dont le français- se montre assez accueillant. Son interface est claire et élégante, avec une touche "old-fashioned" dans l'esprit des romans de l'écrivain britannique. L'internaute est invité à rejoindre la communauté Pottermore en cliquant sur la question "Es-tu magique?"
Après avoir renseigné les informations d'usage (date de naissance, adresse, nom, mail) et indiqué quels livres et films de la série Harry Potter il a lus et vus, il doit définir son "nom de sorcier".
Première déception: on ne peut pas choisir mais simplement sélectionner un pseudonyme dans une courte liste de noms générés par le site. De "NoisetierNoix15436" à "EyeSeer1119", aucun n'est attrayant. L'objectif de cette affectation automatique est vraisemblablement de protéger les enfants en évitant que des plaisantins s'attribuent des "Voldemort6666", ou pire. Un fois reçu le mail validant l'inscription (il peut mettre 24 heures à arriver en raison de l'affluence sur le site), l'aventure peut commencer.
Chaque scène clé du livre est illustrée.
Comme pour Harry Potter, elle démarre au 4 Privet Drive. Pottermore propose en effet de nous replonger dans l'histoire écrite par J.K.Rowling, à travers une plate-forme de lecture interactive. Pour progresser sur le site et en débloquer les fonctionnalités, le visiteur doit parcourir, dans l'ordre, les différents chapîtres d'Harry Potter à l'Ecole des Sorciers (le seul livre disponible pour le moment mais les autres suivront). À chaque chapître, on trouve plusieurs scènes "illustrées", accompagnées d'une ambiance sonore et d'un extrait clé du livre (que l'on peut d'ailleurs se procurer dans sa version e-book complète sur Pottermore). Selon l'endroit où l'on passe sa souris, les éléments du décor s'animent: le chat ronronne, la voiture klaxonne, un hibou s'envole... Sympathique mais sans grand intérêt.
Des anecdotes sur les origines des personnages
Ce qui se révèle intéressant, en revanche, c'est l'apparition, ici et là, de textes inédits de J.K.Rowling. Des notes sur l'origine des noms, des anecdotes sur la création de tel ou tel personnage, des compléments d'information sur la vie de certains personnages... On découvre par exemple que, dans sa jeunesse, Minerva McGonagall était amoureuse d'un moldu "séduisant, intelligent et drôle, fils d'un fermier local"; ou qu'il existe un mouve-ment revendiquant "le droit de porter la robe de sorcier en public" car le pantalon "bloque le flot magique à sa source". Autant d'informations superflues qui raviront les fans d'Harry Potter.
Arès avoir fait ses courses sur le célèbre Chemin de Traverse et avoir été choisi par sa baguette magique chez Ollivanders (l'occasion d'en apprendre beaucoup sur les caractéristiques du bois des baguettes), l'internaute arrive enfin à Poudlard. Et ressentira
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certainement une légère euphorie au moment d'être envoyé à Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle ou Serdaigle par le Choixpeau magique !
Devenir un élève de Poudlard
Cette étape incontournable franchie, Pottermore prend alors la forme d'une interface de jeu où l'on peut gagner des points pour sa maison en relevant différents défis, comme la préparation d'une potion contre les furoncles, et provoquer en duel les autres sorciers de la communauté.
par Phalène de La Valette
(Le Figaro – mardi 17 avril 2012)
L'expérience Pottermore : "Harry Potter" comme nous ne l'avons jamais lu
Dévoilé cet été, le site Pottermore est enfin accessible au public. Les férus de la saga "Harry Potter" peuvent ainsi découvrir des éléments complémentaires sur l'univers et les personnages, ainsi qu'un espace de téléchargement de tous les épisodes en version électronique, y compris audio. Nina Roche, étudiante, a pu explorer Pottermore en avant-première.
Je me rappelle encore très distinctement de la scène : Je suis allongée dans un lit d’hôpital, suite à une opération en 1999, j’ai 11 ans. Ma marraine, qui travaillait en Angleterre à cette époque, s’approche et me dit : "Tu dois absolument lire ça, c’est un phénomène en Grande-Bretagne, tous les enfants le lisent". Et c’est ainsi que tout a commencé : je tenais dans mes petites mains le Graal de mon enfance, "Harry Potter à l’école des sorciers".
Mon enfance s'envole
Dix ans de passion se sont écoulés, entre joie et larmes j’ai grandi avec cet univers, et tous ces héros auxquels je me suis identifiée. Des nuits entières à vivre à la lumière de ma lampe de chevet les aventures les plus folles aux côtés de Harry, Ron et Hermione.
Et puis le septième et dernier livre a été édité et cet été le dernier film tiré de la saga est sorti, sonnant le glas de 10 ans d’amour pour ces personnages. D’un coup, je réalise : il n’y aura plus d’attente effrénée avant la sortie d’un livre de la saga "Harry Potter", plus de sortie de groupe pour les avant-premières des films. Je suis à Bercy, à l’avant-première d’"Harry Potter et les reliques de la mort", j’ai 23 ans, je vois mon enfance s’envoler, je pleure.
L'aventure se prolonge
Mais quelques semaines plus tard, j’apprends l’ouverture prochaine d’un site appelé "Pottermore". JK Rowling elle-même nous en fait l’annonce. Intriguée, le sourire au coin
des lèvres, je fais quelques recherches et apprend que cela réunira les fans du monde entier. Lorsque le site propose à quelques fans privilégiés de tester le site avant son ouverture, je me précipite afin de participer au challenge. Je reçois, au bout de quelques semaines, un e-mail m’indiquant que j’aurais la chance de découvrir Pottermore en avance.
Présentation de Pottermore par JK Rowling.
Je ne me souviens plus si c’était au mois de septembre ou d'octobre, mais l’entrée dans le site fut comme une révélation : l’aventure n’était pas terminée ! Bien sûr, on peut relire les livres et regarder pour la centième fois les films, mais ce que propose ce
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site est exceptionnel. L’auteur avec Pottermore nous enjoint, comme son nom l’indique, à aller plus loin dans l’histoire, là où n’étions jamais allés.
"Harry Potter" comme nous ne l'avons jamais lu
Nous redécouvrons Harry Potter comme nous ne l’avons jamais lu : le site nous propose de revivre l’aventure chapitre par chapitre et de découvrir des textes de JK Rowling nous éclairant sur le passé des différents personnages et sur les intrigues. Comme si pour elle, comme pour nous, les personnages n’étaient pas seulement enfer-més dans le livre, mais qu’ils avaient une vie en dehors. Et c’est là que l’expérience est incroyable ! Des personnages que nous pensions connaître nous apparaissent sous un jour nouveau comme si l’histoire pouvait être réécrite à la lumière de ces informations. C’est une nouvelle lecture qui commence.
De plus, tous les fans vont pouvoir s’inscrire (c’est le cas depuis avril) à travers le monde, dans de nombreuses langues. Cela implique que tout le monde pourra échanger ses points de vues et ses hypothèses à la manière d’un club de lecture démesuré et cette idée me plaît !
Vivre Poudlard
Enfin, ce n’est pas négligeable, le site nous propose de redevenir l’enfant que nous étions et de revêtir enfin le costume de sorcier qui trône dans notre imagination depuis 10 ans. A la lecture de "Harry Potter", chaque enfant s’est un jour dit : "je rêve d’aller à Poudlard", "Wahou, j’adorerais aller chercher mes fournitures au chemin de traverse", "Je serais un Gryffondor", et bien le site nous propose d’incarner un sorcier et nous amène à l’aide de petites étapes animés à vivre la vie d’un sorcier. Tout y passe : Gringotts, Poudlard, la répartition du Choixpeau magique, les potions, les duels : tout ce dont on a rêvé, on a la possibilité de le vivre.
Pottermore fait donc ressortir notre âme d’enfant, celle qui est cachée dans un coin de notre cerveau et qui ressort comme une étincelle dès qu’on aperçoit un tome d'"Harry Potter" dans une librairie.
par Nina Roche
( Le Nouivel Observateur – mercredi 18 avril 2012)
Pour la bonne cause
Une encyclopédie Harry Potter en chantier
J.K. Rowling a décidé de reverser toutes les recettes d'une nouvelle encyclopédie sur Harry Potter à des oeuvres caritatives.
Elle a révélé aux fans sur son site qu'elle travaillait sur une collection sur le monde du magicien, et que les gains de cette encyclopédie seront reversés à ses organismes préférés.
Elle a écrit: "Depuis longtemps, j'ai promis une encyclopédie sur le monde d'Harry et je travaille dessus actuellement. C'est un job qui me prend beaucoup de temps, mais une fois terminé, je vais reverser l'argent à des oeuvres caritatives."
J.K. Rowling a aussi confirmé ne pas avoir l'intention d'écrire un autre Harry Potter: "J'ai toujours refusé de dire "Jamais" à cette question, parce que je pense que ce serait fou de m'interdire quelque chose que je pourrais avoir envie de faire dans quelques
années. Cependant, je n'ai aucun projet immédiat d'écrire un autre Harry Potter, et je pense avoir fait le tour de l'histoire avec les sept tomes."
(Canoë – mercredi 18 avril 2012)
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J.K. Rowling prépare
une encyclopédie "Harry Potter"
Fans de Harry Potter, soyez ravis. Alors que l'annonce de la sortie de son prochain roman, The Casual Vacancy est encore fraiche, J.K. Rowling vient d'annoncer sur son site Internet qu'elle travaillait sur une encyclopédie consacrée aux sept tomes de la saga aux 400 millions d'exemplaires vendus : "Depuis très longtemps, j'ai promis de réaliser une encyclopédie consacrée à l'univers d'Harry et j'ai commencé à y travailler".
En effet, la romancière de 46 ans avait déjà fait part de son intention de se lancer dans ce projet il y a plusieurs années. En 2008, elle avait même attaqué en justice un fan de la saga, qui avait lui aussi pour projet de sortir une encyclopédie. Elle avait indiqué à l'époque : "Je pense que ce livre consiste un vol de 17 années de dur labeur. Ça désacralise ce que j'ai travaillé si dur à créer".
De nombreux détails sur le passé des personnages
C'est donc quatre ans après l'incident, et à l'occasion du lancement du site Internet communautaire Pottermore que J.K. Rowling commence la rédaction de cette source d'informations, qu'elle décrit comme très précise. On devrait y découvrir de nombreux détails sur le passé des personnages : "J'ai déjà indiqué que l'enfance de Dean Thomas est beaucoup plus complexe que ce que l'on apprend dans les livres".
Et la romancière à succès annonce aussi des révélations sur le futur du jeune sorcier et de ses amis. Et n'exclut finalement pas de revenir sur sa décision de s'arrêter au septième tome : "J'ai toujours refusé de répondre "jamais" à cette question, car je pense qu'il serait stupide d'écarter quelque chose que je pourrais avoir envie de faire dans quelques années". Elle précise cependant qu'elle n'a "aucun projet" de suite à Harry Potter : les reliques de la mort (dont l'adaptation cinématographique s'est classée parmi les plus gros succès de 2011) pour le moment.
J.K. Rowling a aussi confirmé que toutes les recettes de cette encyclopédie seraient reversées à des oeuvres caritatives. Ce n'est pas la première fois que la romancière se montre aussi généreuse : l'année dernière, elle avait déjà donné une partie de sa fortune à diverses associations. Elle avait aussi cédé les droits des nombreux livres dérivés de la saga.
par Michel Serrai
(Ozap – mercredi 18 avril 2012)
Quelle est la valeur littéraire de Harry Potter ?
Une grande université écossaise a rassemblé pendant deux jours une soixantaine de chercheurs autour du petit sorcier.
L’Université de Saint-Andrews, en Ecosse, haut lieu de l’enseignement supérieur au Royaume-Uni, a organisé les 17 et 18 mai dernier un colloque de deux jours consacré à la saga des "Harry Potter". Cinquante universitaires se sont retrouvés pour réfléchir à cet intitulé: "Lire Harry Potter comme de la littérature".
De quoi ont-ils parlé? Les interventions entendaient éclairer les enjeux de l’édu- cation du petit magicien à la cicatrice "dans un monde post-11 Septembre", analyser la désobéissance civile lockienne à l’œuvre dans le texte, ou encore les influences de C.S. Lewis ou de J.R.R. Tolkien sur J.K. Rowling.
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Toute une génération de lecteurs
L’organisateur de l’événement, John Pazdziora, a tenu à justifier son idée au Guardian: "Ce sont là les œuvres les plus importantes, les plus déterminantes pour toute une génération de lecteurs. Dans un siècle ou deux, quand les universitaires voudront comprendre le début du 21e siècle, quand ils voudront comprendre l’ethos et la culture de cette génération qui entre dans l’âge adulte, il y a fort à parier qu’ils iront chercher dans Harry Potter. En tant que critiques, que chercheurs, au nom de quoi nous empêcherions-nous de comprendre ces textes?"
Son avis n’est pas celui de tout le monde. John Mullan, professeur de littérature à l’University College de Londres, visiblement bougon : "On y voit la marque des cultural studies: tout ce qui rencontre un succès populaire devient un objet d’étude universitaire."
Valeur littéraire
On voit mal pourquoi l’université refuserait d’étudier le succès populaire. Comme l’ont noté les organisateurs du colloque, bien des choses peuvent et doivent être dites sur la genèse de la saga, sur les influences qui la façonnent et sur le phénomène de son succès.
Mais on imagine difficilement une critique qui ne tente pas de se prononcer sur la valeur artistique d'un texte. La réunion de St-Andrews allait au-delà d'un travail de sociologie culturelle; elle proposait de juger l’œuvre de J.K. Rowling sur un plan littéraire.
L’intervenant vedette à St-Andrews était John Granger, chef de file des "potteriens", par ailleurs spécialiste de Twilight, qui se bat contre "l’idée hâtive et erronée que [Harry Potter] manque de valeur littéraire". Derrière Harry Potter, l’enjeu est celui d’une véritable reconnaissance critique de la pop-culture.
Questions-réponses
Entre ici, J.K. Rowling, avec ton terrible cortège de fans. La question est de savoir si, pour amusantes qu’elles sont, les aventures du sorcier ont marqué un tournant dans l’usage de l’écriture ou de la narration romanesque, ou si elles ont renouvelé d’une quelconque manière notre représentation du monde. On se permettra ici un jugement, sûrement contestable: tant sur la forme que sur le fond, Harry Potter semble marcher sur des sentiers déjà tracés. Il ne suffit pas à une œuvre d’être contaminée par l’esprit de son époque, d’en symboliser ses enjeux, pour prétendre avoir compté dans l’histoire de la littérature. Etre influencé ne rend pas nécessairement influent.
Alors, bien sûr, on retrouve chez J.K. Rowling bon nombre de questionnements actuels, sur la différenciation raciale, le totalitarisme, l’appartenance identitaire, les mécanismes moraux et sociaux à l’œuvre dans l’enseignement scolaire, le refoulement des mythes, les conditions de la désobéissance à l’injustice. Mais Harry Potter ne propose rien de bien neuf comme réponses, ni comme manière de poser les questions. C’est peut-être même, entre nous, ce qui explique son succès.
par David Caviglioli
(BiblioObs – mercredi 23 mai 20112)