Coups de coeur du samedi 19 février à Villars
La Bibliothèque de Villars-les-Dombes a reçu le CRILJ 01 lors d'une rencontre, samedi 19 février 2011.
Nous avons pu discuter de nos coups de coeur. Voici un aperçu des propos échangés. Mais rien ne vaut la discussion "en vrai". Rendez-vous donc le 19 avril 2011 à 20h à la Bibliothèque de Châtillon-sur-Chalaronne.
Martin des colibris (Alain Serres, Judith Guelfier, Rue du Monde): Il s'agit de l'histoire vraie d’un naturaliste qui a fait le tour du monde au XVIIIème siècle et qui entreprend de dessiner ses découvertes. Un enfant passionné de nature, plutôt rejeté par les autres, va le rencontrer et lui dire qu’il adore dessiner lui aussi. Il s’embarque en cachette avec le naturaliste. Les illustrations splendides reprennent les planches naturalistes de l'époque. Une participante signale que c’est le livre préféré de son fils (sa maîtresse le lui avait prêté). Il refait sans cesse des dessins du livre.
J’aime t’embrasser (Davide Cali, Serge Bloch, Editions Sarbacane): on retrouve les auteurs de Moi, j’attends, L’ennemi. Un jeune homme fait la liste des lieux où il a embrassé celle qu’il aime. La chute n’est pas si romantique qu'on pourrait le croire...
Pour tout âge. Les jeunes enfants reconnaissent leurs parents.
L’ours que personne n’écoutait (Heinz Janisch. Leffler Silke, NordSud) : les illustrations sont très délicates. Un ours un peu pataud va dans différentes boutiques. Il dit : « J’ai un petit problème ». Tout le monde l’interrompt et lui donne ce qu’il croit bon pour lui (ex : le tailleur, le chapelier, etc.). Il se retrouve affublé d’un tas de choses inutiles. Une mouche l’écoute enfin ! On découvre qu'il a peur du noir, qu'il aimerait bien un ami. La petite mouche se propose…
L’élève du magicien, un conte du Maghreb (Nora Aceval, Emre Orhun, Editions du Sorbier): les illustrations rappellent les cartes à gratter de notre enfance. Il s'agit d'un conte du Maghreb qui nous enseigne que la magie est dans le savoir. Le héros remercie sa mère de lui avoir permis d’aller à l’école. A cela s'ajoute le thème de la métamorphose en animal. Il y a une lutte entre le maître, maléfique, et le héros. Le livre comporte des texte arabes (mais ils ne sont pas traduits).
L’étrange projet de Monsieur G. (Gustavo Roldan, Jacques Fuentealba, Emmanuelle Beulque, Editions Sarbacane) : livre qui glorifie la persévérance et il en faut pour faire pousser une fleur dans le désert! Petit format à hauteur d’enfants.
La mélodie des tuyaux (Créa Jeunesse) : c'est Olivia Ruiz qui raconte l’histoire mais elle est meilleure chanteuse que conteuse. C’est Benjamin Lacombe qui a écrit et dessiné l’album (tui frappe par son très grand format). Dans un pays très gris, un petit garçon, Alexandre, a son destin déjà tout tracé: il va travailler dans les machines. Un jour, arrive un cirque de Romanichels qui mettent un peu de couleur dans le gris. Mais la couleur, on n’aime pas ça, dans ce pays... Dans le cirque, vit une petite fille aux grands yeux (qui rappelle les dessins de Rébecca Dautremer). Alexandre découvre le cirque. Il décide d’y venir régulièrement au lieu d’aller à l’école. Il y prend goût à la musique, qui le fait revivre. Ses parents s’en rendent compte. La petite fille lui lance un défi : il doit, en une semaine, apprendre à jouer de la guitare pour lui chanter une chanson. Ses parents l’enferment. La petite fille va chercher une échelle et va le sauver. Toute la ville des machines va voir le cirque. Le petit garçon, libéré, joue son morceau de guitare. Les parents l’embrassent : « On a compris que ta vie était ailleurs. Tu as eu raison de ne pas nous écouter ».
Le clan des Otori (Lian Hearn et Philippe Giraudon, Folio Galllimard) : c'est un livre pour adolescents et adultes ; un jeune homme (qui a 15 ans au début du livre) vit dans une tribu, dans le Japon féodal, isolée à cause de ses croyances interdites. Son village est massacré. Mais il en réchappe. Il s’enfuit dans la montagne. Il tombe sur un seigneur qui le sauve. C’est qu’il n’est pas un adolescent quelconque : en même temps qu’il va devenir adulte, il va falloir qu’il choisisse entre ce qu’il a appris dans sa tribu, les Illuminés (en particulier les valeurs de tolérance) et ce qu’il est par sa naissance (il fait partie d’une tribu de guerriers et de tueurs à gages). Il a des capacités qu’il n’avait pas encore développées : ouïe, agilité... Il va devoir apprendre et faire le choix du clan dans lequel il va devenir adulte. Il s’interroge aussi sur la reconnaissance qu’il doit à celui qui l’a sauvé. Le style est très poétique, il y a toujours deux points de vue. Chaque tribu lui change son nom (ce qui rend patente l'interrogation sur l’identité). C'est une belle histoire d’amour, aussi. Mais ies deux amoureux ne sont pas réunis au début : on se demande comment ils vont se rencontrer. D'autant que la jeune fille doit être mariée pour faire des alliances... Passionnant, haletant, même!
Le piano rouge : sur le thème de la résistance (André Leblanc, Barroux, Editions du Sorbier): une pianiste virtuose doit se faire "éduquer" dans un camp de la Chine maoïste. Elle a réussi à faire venir un piano dans le village à côté du camp. Elle est dénoncée. Son piano est démoli sous ses yeux. Elle est ensuite humiliée. Elle se rend compte que la musique l’a aidée. C’est une histoire vraie. On peut aller écouter la pianiste sur Internet. Les illustrations sont très belles (en rouge, noir et blanc).
Sœurs et frères, Ponti : Les grands-parents aussi aiment ! Une grande discussion sur Ponti, impossible à retranscrire, a eu lieu.. Comme quoi il ne laisse jamais indifférent !
Moi, mon truc : (Mona Lisa et Delphine Perret, Atelier du Poisson soluble) un « truc » de filles. Quand on ne s’aime plus et qu’on a un « petit coup de mou ».
Hiacynthe et Rose (François Morel et Ma rtin Jarrie, Editions Thierry Magnier): le narrateur raconte son enfance chez ses grands-parents (lui, communiste et elle, bigote). Tout les oppose mais une chose les réunit : leur amour du jardin. Magnifiques tableaux. Pour ceux en particulier qui ont des souvenirs lié sau jardin et aux vacances chez les grands-parents.
Les oiseaux (Germano Zullo, Albertine, La Joie de Lire): « certains jours sont différents »… Glorification du petit détail, de la rencontre, de l’amitié.
C’est pas ma faute (Christian Voltz, Editions du Rouergue) mots à double sens, histoire en randonnée accessible aux plus jeunes. « A qui la faute ? »
Si la lune pouvait parler (Kate Banks, Georg Hallensleben, Gallimard Jeunesse) : invitation au rêve, ce livre peut favoriser le sommeil… C'est une chambre ouverte sur l’univers. On visite le monde et les beautés de la Terre.
Envolée (Aurélia Fronty, Stéphane Servant (cf. Le machin), Rue du Monde) : chaque enfant qui a vécu un moment triste peut s’y retrouver. Ce livre peut permettre de parler de la disparition d’un être cher.
Sur les trois heures après dîner (Michel Quint, Gallimard Jeunesse): une bouleversante histoire d'amour entre une adolescente et son prof de théâtre, magnifiée par les références émouvantes à Cyrano de Bergerac. Une langue absolument splendide.
Commentaires
Des coups de coeur qui font regretter de ne pas avoir pu assister à la rencontre de Villars ! Vivement celle de Châtillon sur Chalaronne !
Une petite question : serait-il possible à ceux qui y ont participé de donner un peu de la teneur de la discussion à propos du dernier album de Ponti ?