Coups de coeur à Villars-les-Dombes (2)
Quand ils ont su … Malika Doray. MeMo. (Août 2011)
Sous le trait stylisé et malicieux de Malika Doray mis en valeur par une matérialité originale (livre accordéon et pop up), une bien belle façon de raconter que la naissance est une fête.
Je n’irai pas. Séverine Vidal. Cécile Vangout. Frimousse. (2001)
Elle a tout préparé, sa trousse, son cartable… elle a choisi sa tenue pour le grand jour mais elle a peur…. Elle a appelé sa maman : « Arrête de faire l’enfant, tu es grande maintenant ma chérie », lui a répondu celle-ci. Le jour J, elle s’est quand même décidée à y aller ….
Un délicieux livre à chute pour dédramatiser l’entrée à l’école. Un vrai clin d’œil aux maîtresses qui n’en mènent parfois pas large le jour de la rentrée.
Fourchon. Kyo Maclear. Isabelle Arsenault. La pastèque. (Juin 2011)
Sa maman est une cuillère, son papa est une fourchette, lui est un peu des deux et a du mal à trouver sa place … Un dessin tout en délicatesse, on se prend d’empathie pour Fourchon qui va finir par trouver sa place à table grâce à … « une chose malpropre » … Différents niveaux de lecture et plaisir des yeux pour ce petit bouquin bien sympathique.
Quand j’étais petit. Mario Ramos. Pastel. (Mars 2011)
« Beaucoup de gens ne sont jamais jeunes ; quelques personnes ne sont jamais vieilles » (G.B. Shaw) : découvrez ce que faisaient le grand méchant loup, le singe, le hibou, la girafe ou l’éléphant quand ils étaient enfants et souvenez-vous de vos rêves… avec vos petits !
Pomelo rêve, Ramona Badescu, Benjamin Chaud. Albin Michel, Jeunesse. (2004)
Si vous n’avez pas encore la chance de connaître Pomelo, le petit éléphant rose qui vit sous un pissenlit, vous pouvez vous lancer dans la lecture de ses aventures en commençant par celui-ci qui présente trois aventures dont l’hilarant « C’est carnaval ! » dans lequel des fourmis se déguisent en fraises des bois, une grenouille en fleur, des lucioles en guirlande et des limaces en train ! L’humour de ces petits livres n’enlève rien à leur portée philosophique et c’est un moment de partage intergénérationnel, très souriant, que vous y gagnerez ! Toujours pas de Pomelo en mains ?!!!
Uïk, le cochon électrique. Karin Serres, Till Charlier. Rouergue. (2011)
L’histoire complètement loufoque du cochon nommé Uïk n’est pas sans rappeler celle du célèbre Porculus. En effet, un jour cet animal, prenant la foudre, permet les actions les plus folles des fermiers chez qui il vit. Mais il finira par prendre son baluchon et rencontrer une âme sœur des plus originales !
Les trésors de Papic, Emilie Soleil, Christian Voltz. Bayard. Les belles histoires des tout-petits. (2011)
L’inventivité de Christian Voltz a rencontré, pour notre plus grand bonheur, la tendresse d’Emilie Soleil afin de créer une histoire sur l’écriture et la transmission entre un grand-père et son petits-fils, le tout sans tomber dans la mièvrerie, un régal !
Trois petits livres marionnettes. Malika Doray. L’Ecole des Loisirs. (2011)
Trois petites histoires rigolotes et à chute grâce à des livres en forme de personnages bien reconnaissables, qui se retournent. Chacun reprend une thématique de la jeune enfance telle que l’attente d’un bébé (petite sœur ou petit frère ?), la colère et le sommeil. On ne se lasse pas de regarder la surprise et l’intérêt des plus jeunes !
Dico des bêtises. Elisabeth Brami, Emile Jadoul. Casterman. (Septembre 2011)
Quand l’auteur de (entre autres !) petites merveilles de listes tendres et drôles rencontre un illustrateur capable de porter un regard incisif et juste sur le monde de l’enfance, on sent que ces deux-là se font plaisir et on en profite ! Jubilatoire, en particulier dans le registre scatologique que les enfants adorent !
Un Livre. Hervé Tullet. Bayard Jeunesse. (février 2010)
« C’est un livre, tu fais comme il te dit et tu vas voir… », voilà ce qu’annonce la quatrième de couverture de cet album génial qui ne paie pas de mine au premier abord mais qui, interactif, étonne et amuse les tout-petits mais pas que ! La preuve qu’avec trois disques de couleur on peut faire rêver !
Mô-Namour. Claude Ponti. Ecole des Loisir. (octobre 2011)
Le nouveau conte de Ponti est terrible comme seuls savent l’être les vrais contes, avec accident, disparition des parents, rencontre d’un ami qui veut du bien à Isée , l’héroïne mais qui ne lui fait que du mal. Au terme d’un parcours douloureux et d’une initiation , ouf, tout se finit bien...




Peut-être vos lectures vous ont-elles amené(e) à rencontrer un livre de littérature de jeunesse que vous avez particulièrement apprécié?
Martin des colibris (Alain Serres, Judith Guelfier, Rue du Monde): Il s'agit de l'histoire vraie d’un naturaliste qui a fait le tour du monde au XVIIIème siècle et qui entreprend de dessiner ses découvertes. Un enfant passionné de nature, plutôt rejeté par les autres, va le rencontrer et lui dire qu’il adore dessiner lui aussi. Il s’embarque en cachette avec le naturaliste. Les illustrations splendides reprennent les planches naturalistes de l'époque. Une participante signale que c’est le livre préféré de son fils (sa maîtresse le lui avait prêté). Il refait sans cesse des dessins du livre.
J’aime t’embrasser (Davide Cali, Serge Bloch, Editions Sarbacane): on retrouve les auteurs de Moi, j’attends, L’ennemi. Un jeune homme fait la liste des lieux où il a embrassé celle qu’il aime. La chute n’est pas si romantique qu'on pourrait le croire...
L’ours que personne n’écoutait (Heinz Janisch. Leffler Silke, NordSud) : les illustrations sont très délicates. Un ours un peu pataud va dans différentes boutiques. Il dit : « J’ai un petit problème ». Tout le monde l’interrompt et lui donne ce qu’il croit bon pour lui (ex : le tailleur, le chapelier, etc.). Il se retrouve affublé d’un tas de choses inutiles. Une mouche l’écoute enfin ! On découvre qu'il a peur du noir, qu'il aimerait bien un ami. La petite mouche se propose…
L’élève du magicien, un conte du Maghreb (Nora Aceval, Emre Orhun, Editions du Sorbier): les illustrations rappellent les cartes à gratter de notre enfance. Il s'agit d'un conte du Maghreb qui nous enseigne que la magie est dans le savoir. Le héros remercie sa mère de lui avoir permis d’aller à l’école. A cela s'ajoute le thème de la métamorphose en animal. Il y a une lutte entre le maître, maléfique, et le héros. Le livre comporte des texte arabes (mais ils ne sont pas traduits).
L’étrange projet de Monsieur G. (Gustavo Roldan, Jacques Fuentealba, Emmanuelle Beulque, Editions Sarbacane) :
La mélodie des tuyaux (Créa Jeunesse) : c'est Olivia Ruiz qui raconte l’histoire mais elle est meilleure chanteuse que conteuse. C’est Benjamin Lacombe qui a écrit et dessiné l’album (tui frappe par son très grand format). Dans un pays très gris, un petit garçon, Alexandre, a son destin déjà tout tracé: il va travailler dans les machines. Un jour, arrive un cirque de Romanichels qui mettent un peu de couleur dans le gris. Mais la couleur, on n’aime pas ça, dans ce pays... Dans le cirque, vit une petite fille aux grands yeux (qui rappelle les dessins de Rébecca Dautremer). Alexandre découvre le cirque. Il décide d’y venir régulièrement au lieu d’aller à l’école. Il y prend goût à la musique, qui le fait revivre. Ses parents s’en rendent compte. La petite fille lui lance un défi : il doit, en une semaine, apprendre à jouer de la guitare pour lui chanter une chanson. Ses parents l’enferment. La petite fille va chercher une échelle et va le sauver. Toute la ville des machines va voir le cirque. Le petit garçon, libéré, joue son morceau de guitare. Les parents l’embrassent : « On a compris que ta vie était ailleurs. Tu as eu raison de ne pas nous écouter ».
Le clan des Otori (
Le piano rouge : sur le thème de la résistance (André Leblanc, Barroux, Editions du Sorbier): une pianiste virtuose doit se faire "éduquer" dans un camp de la Chine maoïste. Elle a réussi à faire venir un piano dans le village à côté du camp. Elle est dénoncée. Son piano est démoli sous ses yeux. Elle est ensuite humiliée. Elle se rend compte que la musique l’a aidée. C’est une histoire vraie. On peut aller écouter la pianiste sur Internet. Les illustrations sont très belles (en rouge, noir et blanc).
Sœurs et frères, Ponti : Les grands-parents aussi aiment ! Une grande discussion sur Ponti, impossible à retranscrire, a eu lieu.. Comme quoi il ne laisse jamais indifférent !
Moi, mon truc : (Mona Lisa et Delphine Perret, Atelier du Poisson soluble) un « truc » de filles. Quand on ne s’aime plus et qu’on a un « petit coup de mou ».
Hiacynthe et Rose (François Morel et Ma
Les oiseaux (Germano Zullo, Albertine, La Joie de Lire): « certains jours sont différents »… Glorification du petit détail, de la rencontre, de l’amitié.
C’est pas ma faute (Christian Voltz, Editions du Rouergue) mots à double sens, histoire en randonnée accessible aux plus jeunes. « A qui la faute ? »
Si la lune pouvait parler (Kate Banks, Georg Hallensleben, Gallimard Jeunesse) :
Envolée (Aurélia Fronty, Stéphane Servant (cf. Le machin), Rue du Monde) : chaque enfant qui a vécu un moment triste peut s’y retrouver. Ce livre peut permettre de parler de la disparition d’un être cher.
Sur les trois heures après dîner (Michel Quint, Gallimard Jeunesse): une bouleversante histoire d'amour entre une adolescente et son prof de théâtre, magnifiée par les références émouvantes à Cyrano de Bergerac. Une langue absolument splendide.